Poursuivant mes travaux de recherche et ma série d’articles pour mieux comprendre et vivre la résilience humaine, je vous propose ce texte écrit sur le vif, en quelques minutes. Il propose un autre regard sur la résilience, complémentaire à celui de Boris Cyrulnik

Voici une poignée de jours, alors que je roulais tranquillement sur l’autoroute en direction des Charentes et que j’écoutais un vieux tube de Laurent Voulzy (son célèbre Rockollection de 1977 !), j’ai eu une illumination. Enfin, je crois ! Non, pas la vision de Bernadette Soubirous ni d’un tout autre personnage obscur. L’émergence soudaine d’une évidence : et si la résilience humaine, c’était simplement Oser.

Oui, si la résilience était simplement oser vivre ce que nous ne nous autorisions pas jusqu’à présent, ce qui nous paraissait interdit ou impossible. Oser nous affranchir de notre passé, de son poids, de nos regrets, de nos colères d’enfant, d’adolescent, de jeune adulte ou même d’adulte blessé. Oser être ce que nous sommes vraiment. Oser faire ce que l’on aimerait faire profondément. Oser franchir la barrière, la contourner, la lever, la démonter, la casser, la jeter, la brûler. Oser la liberté. Nous n’avons qu’une vie, ne l’oublions pas.

Cette idée, qui m’est apparue sur l’autoroute, n’a rien de révolutionnaire. Quoi que… Elle peut l’être pour nous-même.

Poursuivons la réflexion sur la définition de la résilience. Et si la résilience humaine, c’était aimer enfin sans regret les blessures liées aux traumas que nous avons vécus. S’aimer sans honte. Accepter d’être aimé sans honte. Vivre avec nos traumas et nos blessures sans y penser, sans les refouler. Les penser et les panser autrement, en nous donnant, nous offrant, nous octroyant le droit de vivre sans culpabilité ni honte. Un droit si précieux auquel chacun de nous a justement… droit.

Et si la résilience humaine, c’était oser s’affranchir de la douleur douloureuse née de nos blessures et de la gravité de nos traumas. Pardon d’écrire un pléonasme en juxtaposant ces deux mots : douleur douloureuse. En fait, il ne s’agit pas vraiment d’un pléonasme à mon sens : et si la résilience était oser passer d’une sensation de douleur douloureuse à une sensation plus insensible et moins grave de la douleur, sans offrir un quelconque déni à l’existence du trauma, sans nier la responsabilité de l’agresseur s’il y a agresseur, sans culpabilité. Simplement laisser la douleur profonde s’évaporer comme le nuage passe.

Ces quelques lignes étant maintenant écrites à l’encre noire sur les pages de mon carnet, je reprends ma route. Au sens propres comme au figuré.

Et je remets la chanson de Laurent Voulzy !

Sylvain Seyrig, coach professionnel à Paris

A lire aussi :

Résilience : j’ai testé le Kintsugi

>> Voir tous les articles sur la résilience