Voici les éléments clés pour comprendre les émotions et leur fonctionnement : définitions simples, liste des émotions principales, traits communs aux émotions…

Au chapitre « émotion », nous avons une bonne et une mauvaise nouvelle. Commençons par la bonne : les émotions, c’est la vie. Les ressentir, c’est donc être en vie ! « Une vie sans émotion est une vie perdue », affirme même Roger Fournier, écrivain canadien. La mauvaise nouvelle, vous la connaissez : nos émotions sont parfois difficiles et encombrantes. Nous préfèrerions ne pas les vivre.

Ceci étant dit, mieux vaut gérer ses émotions et faire appel à l’ « intelligence émotionnelle », une expression que l’on entend souvent ces dernières années. Apportons-lui une définition simple.

• Définition simple de l’intelligence émotionnelle

L’intelligence émotionnelle signifie avoir la capacité de reconnaître, comprendre et maîtriser ses propres émotions et de savoir composer avec les émotions des autres. Autrement dit, c’est guider sa vie, décider ce qui est bon pour soi et ajuster ses comportements en observant finement ses émotions et celles d’autrui.

L’une des clés est ainsi d’écouter et observer ses émotions. C’est une façon de les accepter, de les dépasser, de les distancier et souvent de les vivre plus facilement.

Après avoir évoqué la définition de l’intelligence émotionnelle, venons-en à la définition simple de l’émotion.

• Définition simple de l’émotion

L’émotion est un état de conscience complexe et momentané, qui survient souvent brusquement. Cet état est caractérisé par des « sensations physiques de plaisir ou déplaisir ». L’émotion vient en réponse à des stimuli environnementaux. C’est-à-dire qu’elle est une réaction à un évènement, à quelque chose qui est survenu.

• Quelles sont les émotions principales ?

Il existe quatre émotions principales :
– La peur
– La colère
– La tristesse
– La joie.

Certains ajoutent deux autres émotions :
– La surprise
– Le dégoût
Celles-ci sont toutefois contestées par d’autres, qui se limitent aux quatre premières.

Les points clés à connaître sur les émotions

Il existe quatre traits communs à toutes les émotions.

1. Toutes les émotions ont une fonction et une utilité

Les émotions ne naissent pas par hasard. Elles surviennent pour nous donner de l’information, nous éclairer sur un danger ou une injustice… Et ces informations nous permettent de réagir, de nous repositionner.

Chacune des six émotions principales a une fonction particulière.

• Peur
La peur est une réaction au danger et à l’inconnu. Sa fonction utile est d’alerter et de nous mobiliser pour nous protéger. Elle répond à un besoin : celui de nous mettre être à l’abri, de nous sentir en sécurité.

• Colère
La colère permet à la personne de rétablir son intégrité et de s’affirmer.

• Tristesse
La tristesse est une réaction au manque. Elle a une fonction très utile, celle de « faire le deuil », de laisser ce manque se dissoudre. La tristesse est également un moyen d’exprimer son besoin de réconfort ou le désir de revenir à la situation antérieure.

• Joie
La joie est une réaction à la réussite et à l’état de contentement. Sa fonction utile est de partager avec autrui et d’exprimer un sentiment d’appartenance à un groupe. La joie permet d’exprimer le bien-être et de se ressourcer.

• Dégoût
Le dégoût a une fonction très claire : c’est le rejet de tous les stimuli qui pourraient provoquer une intoxication. Avec le temps, le dégoût a pris un caractère social, en rejetant les situations sociales toxiques ou immorales pour nous.

• Surprise
La fonction de la surprise est de vider notre mémoire de travail et l’ensemble de notre être de toute activité afin de faire face à l’événement qui survient. L’effet de surprise nous rend totalement disponible pour réagir à la situation, psychiquement et physiquement.

L’émotion ayant une fonction, l’idée n’est pas de la nier ni de la rejeter, mais de s’arrêter pour l’observer et décrypter sa fonction. Bref, de découvrir quel est son rôle, à quoi elle nous sert, ce qu’elle nous dit.

2. Il n’existe pas d’émotions négatives ou positives

Avoir peur, être en colère ou être triste n’est pas négatif en soi. Cela a une fonction et une utilité comme nous venons de le voir ci-dessus. En conséquence, toutes les émotions sont à respecter et à prendre en compte. Prenons deux exemples :

  • Avoir peur avant un entretien de recrutement va m’inciter à mieux préparer celui-ci. La peur n’est donc pas négative ;
  • Si je suis licencié, être en colère me permet de rétablir mon intégrité et de me mobiliser pour négocier de meilleures conditions de départ. La colère n’est donc pas négative non plus ;

S’il n’existe pas d’émotions négatives ou positives, il peut survenir des émotions malvenues, disproportionnées ou inappropriées. Par exemples :

  • Si, lors d’un entretien d’embauche, la peur me paralyse et m’empêche de déclamer mes qualités et réalisations, nous pouvons dire que cette émotion est inappropriée et contre-productive car je n’aurai pas exprimé ce que je voulais ;
  • Si j’ai une colère noire à la boulangerie car il ne reste plus de pain à vendre, ma réaction est excessive. Une simple déception ou un petit agacement serait plus juste.

Dans le cas d’une émotion inappropriée, malvenue ou disproportionnée, nous pouvons glisser vers une émotion qui est plus adaptée à la situation et moins difficile à vivre pour nous-même.

3. Différentes émotions peuvent se succéder pour un même événement

Il est fréquent que plusieurs émotions s’enchaînent après la survenance du stimulus (l’événement qui génère l’émotion). Il peut s’agir d’une question d’intensité. Par exemple, dans la famille de la colère, on peut être furieux, puis irrité, avant d’être légèrement agacé. Dans la famille de la peur, on peut être simplement inquiet, puis progressivement terrorisé au fur et à mesure qu’une échéance arrive (examen, entretien…)

Pour un même événement, nous pouvons également voir se succéder différentes émotions principales. Par exemple, après un accès de colère, nous tombons dans la tristesse. Les quatre émotions principales (peur, colère, tristesse et joie) se succèdent d’ailleurs dans la fameuse courbe de deuil.

La courbe de deuil est ce processus précis qui compte plusieurs étapes que nous suivons quand nous employons l’expression « Faire le deuil de quelque chose ». Il survient dans les situations de rupture et de disparition.

Voici les principales étapes de la courbe de deuil après le choc qui marque la rupture ou la disparition :

• Déni. Le déni permet d’absorber le choc. Il a un rôle d’amortisseur face à la réalité qui est trop dure à accepter.

• Colère. La colère permet d’expulser son énergie négative et de rétablir son intégrité face à l’injustice de la situation née du choc.

 Peur. La peur est la réaction à l’inconnu et à la perte des repères sécurisants avec ces questions : où suis-je ? Qu’est-ce qui m’arrive ? Qu’est-ce que je vais devenir ?

 Tristesse. Phase clé du processus de deuil, parfois longue, la tristesse souligne le manque de la personne ou de la situation disparue. Cette mélancolie s’accompagne parfois d’un sentiment de culpabilité où l’on se pose en victime.

• Joie. Puis viennent la résignation, l’acceptation et le rebond. Celui-ci libère une sensation agréable de contentement qui appartient à la famille de la joie.

4. Les émotions principales se déclinent en de nombreuses variantes

Chacune des émotions principales (peur, colère, tristesse, joie…) peut adopter différentes formes aux intensités variées. Voici quelques exemples de variantes :

• La peur
La peur peut s’habiller de différentes façons. On peut être, angoissé, anxieux, craintif, effrayé, horrifié, inquiet, intimidé, paniqué, terrifié, etc.

• La colère
La colère a, elle, aussi de nombreuses variantes. On peut être agacé, contrarié, crispé, de mauvaise humeur, énervé, enragé, exaspéré, furieux, irrité, mécontent, etc.

• La tristesse
Les différents habits de la tristesse ? On peut être abattu, atterré, attristé, cafardeux, chagriné, déprimé, malheureux, maussade, nostalgique, peiné, sombre, etc.

• La joie
La joie est très taquine ! Elle aime se déguiser sous de multiples variantes. On peut être amusé, béat, charmé, de bonne humeur, émerveillé, enjoué, en extase, enthousiaste, euphorique, heureux, joyeux, ravi, etc. C’est là une liste à la Prévert bien plaisante !

• La surprise
Les variantes de la surprise ? On peut être abasourdi, ébahi, déboussolé, décontenancé, estomaqué, frappé, interloqué, sidéré, stupéfait, etc.

• Le dégoût
Le dégoût a différente forme : on peut être écœuré, dégoûté, lassé, saturé, etc.

Au total, il existe plus de 160 variantes d’émotions.

Sylvain Seyrig, coach professionnel à Paris

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