Qu’est-ce que le coaching cognitif et comportemental ?

Le coaching cognitif et comportemental est une démarche puissante : elle permet de lever les freins et obstacles intérieurs qui empêchent la personne de développer ses potentiels, d’atteindre une situation désirée ou simplement de vivre sa vie avec fluidité. Ces freins intérieurs peuvent être des émotions inappropriées ou disproportionnées (peurs, colères…), des croyances limitantes, des pensées automatiques, des biais cognitifs, etc.
Bref, le coaching cognitif et comportemental est efficace car il s’attaque à toutes ces pensées parasites pénalisantes pour la personne : ressentis désagréables et envahissantes, réactions et comportements disproportionnés ou décalés…

Cet article est un extrait du mémoire Coaching cognitif et comportemental et analyse transactionnelle : outils de développement de la confiance en soi, que j’ai écrit dans le cadre de ma formation de coach professionnel à l’Université de Paris 8, dont je suis diplômé d’Etat. Il est donc émaillé de nombreuses références littéraires qui permettent de mieux comprendre cette approche.

Les 4 points clés du coaching cognitif et comportemental

Tel un manuel, ce texte détaille les fondements théoriques et les points clés du coaching cognitif et comportemental :

• Chacun de nous construit sa réalité en interprétant à sa façon les faits qu’il observe.
• Les problèmes que nous avons sont liés non aux faits mais à l’interprétation que nous en faisons.
• Nos problèmes sont donc cognitifs, liés à nos pensées dysfonctionnelles inappropriées. Ce sont, dit-on dans le jargon du coaching cognitif et comportemental, des émotions impropres, des croyances irréalistes, des biais cognitifs, des pensées automatiques.
• Chacun de nous pouvant changer ce qui dépend de lui, il peut modifier ses pensées dysfonctionnelles et inappropriées par un recadrage et une flexibilisation cognitive et comportementale. 

Qu’est-ce que le coaching cognitif et comportemental ?

Dérivé des thérapies cognitives et comportementales, le coaching cognitif et comportemental doit une large partie de ses développements à l’Ecole de Palo Alto, fondée dans les années 1950 par l’anthropologue Gregory Bateson (1904-1980), et notamment aux travaux de Paul Watzlawick (1921-2007). Psychologue, psychanalyste et sociologue américain né en Autriche, Paul Watzlawick fut un théoricien du constructivisme radical. Selon ce courant développé à partir du stoïcisme impérial d’Epictète, chaque individu construit sa réalité en interprétant les faits objectifs.

Paul Watzlawick (1921-2007), homme clé de l’école de Palo Alto et du constructivisme radical, selon lequel chaque individu construit sa réalité en interprétant les faits objectifs.

« Aujourd’hui le consensus est clair, les données de l’observateur ne peuvent être objectives car l’observateur a une influence déterminante sur ce qu’il prétend observer », résume Françoise Kourilsky dans son livre Du Désir au plaisir de changer. Cette approche a un intérêt pragmatique : il s’agit « de se doter d’outils opérationnels de pensée afin de ne plus subir les difficultés et les souffrances de sa vie quotidienne » (1).

Chacun construit sa réalité

Née de la philosophie stoïcienne, l’approche cognitive et comportementale a pour référentiel le fameux Manuel d’Epictète qui établit : « Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, ce sont les opinions qu’ils en ont (…) Lors donc nous sommes contrariés, troublés ou tristes, n’en accusons point d’autres que nous-mêmes, c’est-à-dire nos opinions », rappelle le psychologie Michael Pichat, spécialiste en France du coaching cognitif et comportemental, dans son livre La Psychologie stoïcienne.

Selon les Stoïciens, chaque individu construit ses représentations logiques avec deux niveaux. Le premier est le « contenu propositionnel », le second « l’exprimable ». Père de la thérapie cognitive, le psychiatre américain Aaron Beck (né en 1921) est en accord avec le courant constructiviste qui a réaffirmé ce double niveau. Il distingue la signification publique, qui est objective et formelle (Exemple : on me refuse un rendez-vous) de la signification spécifique (l’interprétation personnelle qui peut être : on me refuse un rendez-vous car je n’en vaut pas la peine).

Né en 1921, Aaron Beck est le père de la thérapie cognitive. Il est toujours en vie à cette date.

Or, cette signification spécifique d’une personne conduit à une émotion spécifique. Et quand la personne adopte une signification irréaliste ou excessive (ce qui est fréquent car la personne n’a pas l’opportunité d’en vérifier la véracité), l’émotion générée est inappropriée ou excessive (forte déprime, colère puissante, furie…).

Nous sommes alors en présence d’éléments dysfonctionnels chez la personne qui a pour origine deux subjectivités : la subjectivité factuelle (on ne relève que certains faits) et la subjectivité d’interprétation.

Le réel n’existe pas de façon objective

En conséquence, le réel n’existe pas de façon objective. Cela peut paraître une idée folle ! En fait, il est une reconstruction individuelle qui n’a rien d’une copie conforme. Dans la lignée stoïcienne, Paul Watzlawick définit deux niveaux de réalité. La « réalité de premier ordre » est enregistrée par les récepteurs sensoriels. La « réalité de second ordre » est l’univers des significations que nous attribuons aux choses. Et c’est au « niveau de réalité de second ordre, que les problèmes surgissent ». En effet, c’est celui qui peut faire souffrir ou rendre heureux l’individu.

La représentation du réel troublée par les processus cognitifs

L’approche cognitive et comportementale fait référence aux théories de l’apprentissage et aux modèles cognitifs basés sur l’étude du traitement de l’information. C’est-à-dire les processus de pensée conscients et inconscients qui filtrent et organise la perception des événements qui se déroulent dans l’environnement de la personne. Elle se focalise notamment sur ces filtres qui influent sur les représentations construites par les individus.

Citons ici les travaux de Jean Piaget (1896-1980), fondateur du constructivisme psychologique, « qui introduit ”l’assimilation déformante”, selon laquelle « l’individu reconstruit mentalement son environnement dans une subjectivité qui réinterprète, de façon personnelle, les objets de cet environnement, ainsi que leurs propriétés et relations », écrit Michael Pichat dans son Manuel de coaching cognitif et comportemental. Citons également Burrhus Frederic Skinner (1904-1990) qui élabore l’idée du « conditionnement opérant ». Le conditionnement de la personne étant principalement un auto-conditionnement, un coach peut œuvrer à la rééducation qui permettra d’éliminer ses difficultés affectives.

Changer ce qui dépend de nous et qui est dysfonctionnel

« Les Stoïciens séparaient ce qui dépend de nous de ce qui ne dépend pas de nous. Ce qui ne dépend pas de nous, il faut l’accepter sans porter de jugement de valeur » (2). La démarche de coaching va donc viser à interroger et à faire évoluer ce qui dépend de nous, soit les représentations élaborées par l’individu quand celles-ci lui sont dites « contre-productives », c’est-à-dire inadaptées à l’environnement. Le questionnement du coach va être centré sur le caractère isomorphe des représentations de l’individu. Autrement dit, sont-elles conformes au réel et en adéquation avec lui ?

« L’approche cognitive distingue les contenus et processus cognitifs « adaptés » qui génèrent, face à une situation donnée, des réactions émotionnelles et comportementales ajustées, aidantes des contenus et processus cognitifs qualifiés d’ « inadaptés » (ou de dysfonctionnels, d’irréalistes ou d’irrationnels) qui génèrent, face à cette même situation, des réactions émotionnelles et comportementales non-ajustées, contre-productives, destructrices et de nature à empêcher, fragiliser ou rendre plus complexe l’atteinte des objectifs impliqués… », explique Michael Pichat.

Michael Pichat, psychologue et spécialiste français du coaching cognitif et comportemental. Il est le chercheur contemporain de référence.

En conséquence, poursuit-il, le coaching cognitif et comportemental a pour objectif d’« inviter le coaché à :

  1. Prendre conscience des éléments dysfonctionnels et contre-productifs de sa pensée ;
  2. Remettre en cause, comprendre l’absence de bien-fondé et le caractère nuisible de ces éléments de pensée (prise de conscience de leur impact sur ses émotions, ses comportements ainsi que sur l’atteinte de ses objectifs) ;
  3. Les remplacer par d’autres éléments cognitifs, sortes d’équivalents plus adaptés, aidants et réalistes (…). »

Le coaching cognitif et comportemental vise un changement profond

Figure de proue de l’Ecole de Palo Alto, Gregory Bateson distingue « deux types de changement dans les systèmes humains : le changement qui intervient à l’intérieur d’un système, qu’il nomme changement 1, et le changement qui affecte et modifie le système lui-même, qu’il appelle le changement 2 », rappelle Françoise Kourilsky. Le changement 1 (régulation sans changement de système) maintient ce que l’on appelle « l’homéostasie ». Il s’agit d’un changement avec une stabilité dynamique où l’équilibre et le système ne changent pas.

Le changement 2 (transformation de l’équation du système) nécessite un apprentissage. Et seul un apprentissage profond permet à l’individu d’avoir accès à une redéfinition de lui-même ou de la réalité, et donc à ce changement de niveau 2. A noter que ce « vrai changement sera le plus souvent l’aboutissement de l’apprentissage inconscient de nouveaux gestes mentaux et comportementaux », poursuit Françoise Kourilsky. Le coaching vise, en conséquence, le plus souvent des changements de type 2.

Trouver des alternatives aux émotions inappropriées

Dans la deuxième vague des thérapies cognitives et comportementales, Albert Ellis développe la thérapie émotivo-rationnelle, centrée sur la relation entre émotion et raison. Nous sommes dans les années 1950. Par définition, les émotions sont caractérisées par des sensations physiques de plaisir ou déplaisir en réponse à des stimuli environnementaux. Ces réactions à l’environnement sont principalement au nombre de quatre : la colère, la joie, la peur, la tristesse. Certains ajoutent la surprise et le dégoût. « Les émotions humaines ne surgissent pas magiquement (…). Elle dérivent presque toujours d’idées, de pensées, d’attitudes ou de croyances qui, la plupart du temps, peuvent être changées radicalement en modifiant notre mode de pensée », soulignent Albert Ellis et Robert Harper.

Homme clé de l’approche cognitive et comportementale, Albert Ellis (1913-2007), pour qui j’ai une très grande admiration, a élaboré le concept des « émotions impropres ». Ce sont celles qui sont pénalisantes pour l’individu.

Les sentiments (ou émotions) sont qualifiés d’« appropriés » par Albert Ellis et Robert Harper quand ils aident la personne à atteindre ses buts et d’ « impropres » quand ils contribuent à faire échec à ses objectifs principaux. Par exemple, dans une situation où l’on n’obtient pas ce que l’on veut, la déception serait un sentiment approprié alors qu’une tristesse profonde ou une fureur serait impropre. Les techniques de la thérapie émotivo-rationnelle permettent d’examiner les sentiments d’une personne, de déterminer s’ils sont appropriés ou impropres, de les accepter, puis d’aider la personne à choisir les sentiments qu’elle souhaite ressentir.

Désamorcer les croyances irréalistes ou limitantes souvent nées dans l’enfance

A côté des émotions appropriées ou impropres, les croyances irréalistes (également nommées irrationnelles ou limitantes) constituent un concept essentiel du coaching cognitif et comportemental. « Ellis définit la croyance comme une mini-théorie que le sujet élabore à propos du monde et distingue (…) les croyances rationnelles (aidantes, conformes et adaptées au réel) et les croyances irrationnelles (contre-productives, non conformes au réel) », souligne Michael Pichat.

Ainsi, l’être humain se pollue lui-même en ayant aujourd’hui une croyance irrationnelle alors qu’elle concerne un événement passé de sa vie (expérience d’activation). Les événements les plus courants de l’enfance mènent à une hypersensibilité qui s’exprime au travers de croyances négatives telles que « Si on me critique, c’est que je suis mauvais ». Ces croyances accumulées mènent l’enfant devenu adulte à des erreurs d’interprétation dans sa vie qui sont sources de tensions et conflits intérieurs ou interpersonnels.

Ces croyances irrationnelles acquises plus tôt dans la vie ont pu sembler appropriées un jour si l’on tient compte que l’individu était dans une situation d’incapacité de penser correctement car il était bébé ou enfant avec le besoin d’une gratification infantile immédiate. En outre, il dépendait du projet de vie des autres et subissait les préjugés et l’endoctrinement de ses parents et de la société.

En résumé, la croyance irréaliste fabriquée par le coaché a deux caractéristiques. D’une part, elle n’est pas vraie d’un point de vue épistémologiste. Autrement dit, elle ne décrit pas correctement le monde car elle n’est pas prouvable ni confirmée par les faits. D’autre part, elle génère une inadaptation pour la personne avec l’adoption de pensées et comportements nuisibles qui se retournent contre elle. Il s’agit donc, en coaching, de les identifier, puis de les contester, d’y renoncer, de les combattre et de les remplacer par des croyances plus aidantes.

Nos croyances irréalistes préférées

Albert Ellis a relevé quatre thèmes principaux pour les croyances irréalistes :

  • L’exigence (le coaché exige de lui-même des impératifs de niveaux élevés) ;
  • La catastrophisation (le coaché prévoit une issue catastrophique et insurmontable si la situation se réalise) ;
  • La faible tolérance à la frustration (le coaché pense inacceptables les situations générant pour lui une frustration) ;
  • L’évaluation globale (le coaché fait une évaluation négative de lui-même, d’autrui et du monde à partir de quelques faits).

Quant au lien entre émotion et croyance, Albert Ellis le décrit avec le schéma ABC. Selon ce schéma, A est le « stimulus activateur » (c’est-à-dire le fait déclencheur) et C la « réponse conditionnée » (le comportement). Relation entre A et C, B est le système de croyances qui constitue un blanc, c’est-à-dire l’inconnue de l’équation. Le travail avec le coach sera de faire apparaître B au grand jour. L’étape suivante est la distanciation et la décentration. Autrement dit, une relativisation qui va offrir une autre vision du monde plus adaptée.

Ces biais cognitifs ou les travers d’une logique binaire

Aaron Beck évoque la « pensée polarisée » dichotomique où l’individu est amené à penser en « tout ou rien » et « jamais ou toujours ». Ce sont les distorsions cognitives où la personne est livrée à des interférences arbitraires comme la catastrophisation ou la surgénéralisation. Cette notion de biais cognitifs connaît actuellement un fort développement dans les théories cognitives et comportementales. « Les biais semblent rester des entités cognitives de second ordre pour Ellis et Beck. Or, il est aujourd’hui reconnu qu’ils sont des ”phénomènes psychologiques de premier ordre” », insiste à juste titre Michael Pichat.

Les biais cognitifs sont définis comme des raisonnements excessifs, simplifiés, stéréotypés et surtout erronés. Ces dysfonctionnements de la pensée sont réguliers et forment des règles automatiques de pensée, comme une routine dont l’origine est souvent sociale ou dans l’enfance. Les biais cognitifs sont constitués d’un axe (matrice) avec une polarité négative (contre-productive car pénalisante pour la personne) et une polarité positive (aidante).

« Lorsqu’une matrice est configurée en polarité négative, celle-ci peut être associée à une série de croyances irréalistes, toutes centrées sur les types d’erreur de raisonnement et de fonctionnement qui caractérise cette matrice (…). Les biais cognitifs sont des processus de pensée qu’il est possible (…) de convertir ou de faire exprimer (par le coaché) sous forme de contenus de pensée que sont les croyances », poursuit Michael Pichat, qui détaille sept matrices cognitives :

• La matrice Amplitude / Réductionnisme
• La matrice Lucidité / Affectivité
• La matrice Décentration / Auto-centration
• La matrice Innovation / Suivisme
• La matrice Autonomie / Contrainte
• La matrice Equilibre / Disproportion
• La matrice Flexibilité / Pression

Ces pensées automatiques qui nous font réagir de façon décalée et inappropriée

Aaron Beck a précisé le schéma des émotions générées par les pensées qui les précèdent. Il leur donne le nom de « pensées automatiques » car ces pensées surviennent spontanément et de façon très rapide. Michael Pichat les qualifie de « pop-up » qui font office de conclusions ou d’axiomes prêts à l’emploi.

Ces pensées automatiques ont plusieurs caractéristiques :

  • Elles sont spécifiques et discrètes
  • Elles ont un style télégraphique
  • Elles ne sont pas le fruit d’un raisonnement
  • Elles sont là comme par réflexe
  • Elles sont autonomes car la personne ne les initie pas et il est difficile de s’en débarrasser.

En outre, ces pensées automatiques apparaissent raisonnables et plausibles par la personne alors qu’elles paraîtraient « tirées par les cheveux » au regard d’autrui. Ainsi, l’individu les considère comme valables, indiscutables et réalistes sans en vérifier la logique ou la réalité. Si ces pensées automatiques sont dysfonctionnelles, elles sont issues des croyances irréalistes et des biais cognitifs.

Pour identifier les schémas cognitifs préconscients ou inconscients, le coach peut demander au client d’identifier les émotions ressenties, puis de remonter aux pensées automatiques précédentes qui ont pu les déclencher, avant d’effectuer un recadrage et une flexibilisation cognitive pour remplacer les pensées automatiques dysfonctionnelles par d’autres pensées plus aidantes.

La solution : le recadrage et la flexibilisation cognitive et comportementale

Le recadrage est la phase qui succède à l’identification des croyances irréalistes, des biais cognitifs et des pensées automatiques. Selon Paul Watzlawick, recadrer signifie remplacer une construction de la réalité qui est peu adaptée par une autre qui l’est davantage. Il s’agit de changer de système perceptuel, conceptuel et émotionnel afin de déplacer la représentation d’une situation donnée dans un cadre qui offre une signification plus aidante.

Paul Watzlawick enfonce le clou : « Cette nouvelle construction est tout aussi fictive que la précédente, sauf (…) que nous sommes par conséquent de nouveau en harmonie avec la vie. Dans cette perspective, l’objet (…) est de recadrer la vision du monde des clients, de construire une autre réalité clinique, d’apporter délibérément ces éléments de hasard que Franz Alexander (1956) appelle « expériences émotionnelles correctrices. » Le recadrage cognitif consiste à se concentrer sur les pensées inadaptées qui empêchent le client d’atteindre des objectifs importants, en testant leur validité, puis en les remplaçant par des pensées plus appropriées et plus aidantes.

Ce processus, qui vise l’efficacité du nouveau cadre de référence plutôt que la vérité absolue qui n’existe pas, passe par la flexibilisation cognitive (flexibilisation de la pensée). Il s’agit ainsi de développer un relativisme, des alternatives de pensées et de comportements. Et ce recadrage est synonyme de changement, insiste le psychiatre Jean Cottraux : « Les changements cognitifs sont un passage obligé. »

Les deux techniques cognitives pour adopter une pensée plus aidante

Michael Pichat détaille les deux techniques cognitives qui existent pour effectuer cette flexibilisation et ce changement de la pensée en coaching :

  • Les techniques cognitives avec approche scientifique. Le coach se pose en posture scientifique et passe les croyances du coaché à l’épreuve du réel. Celles-ci se révèlent justes et sont confirmées, ou fausses et sont infirmées. Le questionnement portera sur les preuves, le respect des règles, l’origine, ce qui est vrai ou faux, etc.
  • Les techniques cognitives avec approche pragmatique. Le coach confronte le coaché à l’efficience de la croyance, c’est-à-dire à son utilité (caractère aidant et avantageux) ou au contraire sa contre-productivité (caractère non-aidant et désavantageux).

Adopter des comportement plus aidants et plus appropriés

Le recadrage et la flexibilisation peuvent aussi être effectués sur le registre comportemental avec l’adoption de nouveaux comportements plus aidants et plus appropriés à l’environnement. Cette approche vise le développement de comportements qui permettront à la personne de changer sa vision du monde. Aaron Beck évoque une approche expérientielle qui « expose la personne à des situations suffisamment puissantes pour qu’elle corrige ses erreurs de conception ».

Il existe trois méthodes efficaces en coaching cognitif et comportemental pour le recadrage comportemental :

  • l’imagerie (reviviscence de la situation par le récit)
  • le test en situation réelle
  • le jeu de rôle, qui est un « sketch utile et positif » où le coaché vit une expérience beaucoup moins anxieuse.

Cet entraînement par des techniques comportementales est particulièrement recommandé quand la problématique est relationnelle. En effet, il permet d’envisager des façons d’agir plus réalistes, mais aussi d’améliorer sa confiance en soi.

Sylvain Seyrig, coach professionnel à Paris

Bibliographie

• Aaron Beck, La Thérapie cognitive et les troubles émotionnelles, éd. De Boeck Supérieur
• Jean Cottraux, Les Psychothérapies cognitives et comportementales, éd. Elsevier Masson
• Charly Cungi, L’Alliance thérapeutique, éd. Retz
• Albert Ellis et Robert Harper, La Thérapie émotivo-rationnelle, éd. Ambre
• Albert Ellis, Dominez votre anxiété avant qu’elle ne vous domine, éd. De L’homme
• Françoise Kourilsky, Du Désir au plaisir de changer, éd. Dunod.
• Michael Pichat, Manuel de coaching cognitif et comportemental, éd. Interéditions
• Michael Pichat, Changer et coacher avec les matrices cognitives, éd. Interéditions
• Michael Pichat, La Psychologie stoïcienne, éd. L’Harmattan
• Paul Watzlawick et Giorgio Nardone, Stratégie de la thérapie brève, éd. Seuil

Notes
• (1) Pichat, M., & Ray, A., & Castillo, M.-C., (2014). Le Stoïcisme comme précurseur épistémologique de la thérapie cognitive. PSN volume 12, n°2/2014.
• (2) Granger, B., (2003). Thérapie cognitive et philosophie stoïcienne. Paris : PSN, volume 1, n°3.

Cet article est un extrait du mémoire Coaching cognitif et comportemental et analyse transactionnelle : outils de développement de la confiance en soi, écrit dans le cadre du Diplôme Desu Pratiques du coaching, de l’Université de Paris 8.

> En savoir + sur le coaching professionnel
> En savoir + sur le coaching de vie

Toute reproduction est interdite sans autorisation de l’auteur.

Un commentaire

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.